Qui des gestionnaires publics, des responsables de communication dans les institutions, des journalistes et/ou des patrons de presse est responsable de la paupérisation du public en nouvelles fiables, dans un environnement comme celui du Cameroun qui partage certainement des caractéristiques avec d'autres pays ?
Il est généralement admis que le droit à l'information (l'un des principaux droits de l'homme) permet d'exercer et de préserver les autres droits... en lien avec l'impact sur l'autonomisation des citoyens, la gouvernance, le système de santé, le droit à la vie, les politiques de développement, etc. Pourtant sous nos cieux, l'information est encore perçue par de nombreux gestionnaires comme un domaine réservé de l'administration et non comme un droit des administrés. De nombreux médias semblent en outre avoir démissionné des attentes vis-à-vis de la société rangement de l'investigation aux oubliettes; aucun souci d'équilibre dans le traitement de l'actualité; absence de recoupement des sources et de vérification des sujets; suivisme des tendances sur les réseaux sociaux; pas de mise en perspective de l'actualité.
L'ouvrage, en revenant sur des faits d'actualité puisés dans l'expérience et l'observation, présente les problèmes que cette situation pose pour la participation des citoyens à la vie publique et suggère des mesures pouvant être implémentées pour une meilleure reconnaissance du droit à l'information. Il est aussi utile de protéger ceux qui sont appelés à donner l'information, contre les journalistes véreux et à gages qui ont pris des libertés avec la déontologie.
L'essai défend avec force le rôle du bon journalisme (qui tient compte des règles professionnelles, éthiques et déontologiques) à une époque où tout le monde se croit professionnel de l'information avec les possibilités données par Internet - à travers les réseaux sociaux - de se constituer un public.
Le texte peut être lu comme une éducation aux médias, un regard introspectif des journalistes sur leur manière de travailler, un plaidoyer pour une plus grande sensibilité des gestionnaires publics au partage d'informations d'intérêt général, une contribution au débat public sur la gouvernance à partir du droit des citoyens à l'information.
